La scène est peut-être courante dans votre quartier aussi. Une élève de 5e année du primaire qui gère un kiosque improvisé, devant la maison familiale, pour offrir de la limonade et des cupcakes aux passants. Ou, encore, des amis de 6e année qui s’unissent pour transformer l’entrée asphaltée de la maison en lave-auto, pour le plus grand bonheur du voisinage. Voilà des exemples d’initiatives qui démontrent qu’il n’y a pas d’âge pour entreprendre et pour développer ses compétences en la matière !
En tant qu’enseignant ou entrepreneur, que pouvez-vous faire pour donner de l’élan aux élèves et étudiants qui souhaitent découvrir des modèles positifs et significatifs desquels s’inspirer ? À court terme, la Semaine des entrepreneurs à l’école est assurément un événement à ne pas manquer. Cette activité de sensibilisation à l’entrepreneuriat — une initiative de OSEntreprendre — favorise depuis 2017 le développement de la culture entrepreneuriale des jeunes.
Au programme, des centaines de conférences en milieu scolaire données par des entrepreneurs du Québec à des élèves de tous les niveaux, pour valoriser le goût d’entreprendre. Cette semaine bien spéciale se déroule annuellement, à l’automne, pendant la Semaine mondiale de l’entrepreneuriat. Cette année, les entrepreneurs participants troqueront leur chapeau de PDG pour celui de conférencier du 13 au 24 novembre 2023. Mais attention : les inscriptions sont ouvertes jusqu’au 19 octobre seulement.
Des enseignants racontent leur expérience
Du primaire à l’université, la Semaine des entrepreneurs à l’école ne laisse personne indifférent. Plus de 125 000 jeunes ont d’ailleurs eu la chance d’assister à une telle conférence dans les dernières années. Certains enseignants n’hésitent pas à répéter l’expérience et les entrepreneurs se montrent très généreux de leur temps, dévoilant non seulement leurs bons (et moins bons !) coups, mais aussi les grandes lignes de leur parcours, de leur expérience en affaires et de leur implication dans la communauté.
Simon Racicot est enseignant en univers social et entrepreneuriat et leadership au Collège Villa Maria, à Montréal. L’institution reçoit d’ailleurs des entrepreneurs dans le cadre de cette activité de sensibilisation depuis plusieurs années déjà. « Les entrepreneurs ont parfois des parcours atypiques et des motivations personnelles bien différentes », constate-t-il.
Et en plus de démystifier ce choix de carrière en général, les conférences proposées sont bien adaptées aux élèves de tous les niveaux. « Un des grands avantages de mousser l’entrepreneuriat dans le système scolaire est de pouvoir bâtir sur les intérêts et les passions des élèves pour leur permettre de réaliser des projets pédagogiques de groupe », explique-t-il.
Pascal Turcotte, enseignant en univers social au Collège Durocher Saint-Lambert, relève aussi ce point commun soulevé dans toutes les présentations auxquelles sa classe a assisté. « Les entrepreneurs parlent tous de la passion qui les anime et du plaisir qu’ils éprouvent à travailler dans leur entreprise », dit-il. Voilà donc un apprentissage précieux à retenir pour les élèves ! « Les entrepreneurs ont aussi tous parlé des échecs qu’ils ont vécus, et de la façon dont ils furent bénéfiques dans leur parcours », renchérit-il.
Alors, quel est son meilleur conseil pour les autres enseignants qui souhaitent, peut-être, participer à la Semaine des entrepreneurs à l’école cette année ? « Plongez », dit-il. Il ne suffit que d’une étincelle pour stimuler l’intérêt des élèves pour l’entrepreneuriat. « Ils apprennent beaucoup durant ces conférences », souligne-t-il, par expérience.
Un autre enseignant du Collège Durocher Saint-Lambert apprécie particulièrement l’efficacité du processus pour s’inscrire à l’événement, et la simplicité de son organisation en milieu scolaire. « C’est une formule tellement enrichissante pour les élèves », dit-il. Certains mythes ont la couenne dure et les jeunes doivent être sensibilisés à la réalité des entrepreneurs. « Il faut leur présenter les différentes possibilités en entrepreneuriat et souligner les qualités requises pour entreprendre, mais ce n’est pas tout ! Il faut aussi lutter contre la désinformation : l’entrepreneuriat est parfois présenté sur les réseaux sociaux comme étant un moyen de faire de l’argent facilement et ce n’est pas la réalité », précise-t-il.
Alors, quel est son meilleur conseil pour les autres enseignants qui souhaitent, peut-être, participer à la Semaine des entrepreneurs à l’école cette année ? « Plongez », dit Pascal Turcotte. Il ne suffit que d’une étincelle pour stimuler l’intérêt des élèves pour l’entrepreneuriat. « Ils apprennent beaucoup durant ces conférences », souligne-t-il.
Une entrepreneure inspirante au parcours atypique
Geneviève Tardif, co-actionnaire de l’entreprise Abeilles du Faubourg, ne s’en cache pas : son parcours est justement… atypique ! Conférencière du 16 au 22 novembre 2022 pour des élèves du 1er cycle du secondaire, elle a voulu démontrer que l’entrepreneuriat ne se limite pas à l’image qu’on s’en faisait auparavant : un homme en veston-cravate, trimballant une mallette. De son propre avis, son parcours est tortueux et lui a néanmoins bien servi jusqu’ici !
« Un diplôme d’études collégiales (DEC) en graphisme, un baccalauréat en communication graphique et un DEC en orthèses visuelles pour devenir opticienne, notamment. Dix ans plus tard, mon conjoint et moi avons décidé de faire le saut dans l’apiculture », énumère-t-elle.
Et ils ont eu la piqûre ! « Nous avons eu la chance de bénéficier du mentorat de l’entreprise Alvéole durant toute une saison. Nous avons ensuite suivi un cours au Cégep de Lévis-Lauzon pour apprendre comment gérer un cheptel de 30 à 40 ruches. Finalement, nous avons complété une attestation de spécialisation professionnelle (ASP) en lancement d’entreprise pour nous permettre d’étoffer notre plan d’affaires », explique Geneviève Tardif.
Elle semble indéniablement sur son « X ». « Il n’y a pas d’âge pour commencer, pour vouloir lancer une entreprise. Tous ces détours, tout ce que j’ai fait durant ces années, me servent au quotidien dans mon rôle d’entrepreneure. La vie est remplie de surprises et de revirements de situation, mais il ne faut pas nécessairement y voir des erreurs de parcours. On apprend de chaque expérience et cela façonne qui l’on devient. Si j’ai pu inspirer un seul jeune, j’en suis très heureuse », dit-elle.
Chose certaine, les projets ne manquent pas pour l’équipe de l’entreprise familiale Abeilles du Faubourg. « Nous aimerions terminer les rénovations de nos bâtiments agricoles pour pouvoir nous concentrer sur la fabrication de produits dérivés — savons, chandelles, baumes à lèvres, à titre d’exemple — provenant de nos ruches. Nous aimerions aussi déployer notre propre boutique à la ferme en 2024, pour nous permettre de rencontrer nos clients sur place », dit-elle.
Les élèves avaient d’ailleurs beaucoup de questions à poser à Madame Geneviève sur son rôle d’apicultrice. La curiosité, voilà déjà un trait de caractère bien utile pour démarrer un projet d’entreprise !
Trois devoirs à faire pour participer
1- Complétez votre inscription
L’inscription à la Semaine des entrepreneurs à l’école s’effectue sur le portail d’OSEntreprendre. Pour demander une conférence dans votre établissement scolaire ou pour signifier votre intérêt à devenir conférencier-entrepreneur, vous devez remplir le formulaire d’inscription approprié avant le 19 octobre 2023.
Si vous avez déjà participé à une activité d’OSEntreprendre par le passé, vous avez déjà un dossier existant. Utilisez donc le même courriel et le même code d’accès dans la zone de connexion au bas de cette page pour accéder à votre dossier. Vous pourrez alors commencer ou poursuivre le remplissage du formulaire d’inscription.
À l’inverse, s’il s’agit de votre première participation, créez un nouveau dossier. Vous devrez fournir votre adresse de courriel et confirmer l’ouverture de votre dossier en cliquant sur le lien fourni dans le courriel de confirmation.
2- Préparez-vous à l’aide des outils fournis
Les enseignants et les membres de la direction peuvent se préparer adéquatement en consultant la Fiche préparatoire pour le milieu scolaire prévue à cet effet. Tout a été pensé pour vous faciliter la tâche. Vous y trouverez notamment des conseils pour planifier la logistique de l’activité et optimiser l’expérience des jeunes avant la présentation. Des astuces sont aussi proposées pour assurer le bon déroulement de la conférence le jour même de l’événement. Finalement, cette fiche pratique vous propose aussi une démarche pour faire rayonner votre participation et démontrer le dynamisme de votre établissement.
Si vous souhaitez plutôt inspirer le désir d’entreprendre au Québec et partager votre expérience en tant qu’entrepreneur, la Fiche préparatoire de l’entrepreneur est toute désignée pour vous ! L’outil vous offre des recommandations à suivre, des pièges à éviter et quelques paramètres clés pour bien préparer votre conférence. Vous y trouverez quelques idées pour diversifier votre approche et un canevas de scénario pour ficeler votre allocution en 45 minutes.
Aller à la rencontre de jeunes dans le cadre d’une conférence est une expérience enrichissante qui demande une préparation adéquate. Assurez-vous d’adapter votre présentation en fonction de l’auditoire. Dans le cadre de la Semaine des entrepreneurs à l’école, les destinataires du message sont en pleine période de développement de leur identité. Soyez authentique, et prenez le temps de vous rappeler le regard que vous portiez sur le monde adulte quand vous aviez leur âge.
3- Poussez le processus plus loin
OSEntreprendre propose des ressources aux enseignants pour leur permettre de maintenir cet esprit entrepreneurial tout au long de l’année. Par exemple, utilisez l’outil pédagogique L’esprit entreprendre en 25 cartes illustrées pour alimenter la discussion sur le sujet. Il s’agit d’une trousse numérique gratuite à télécharger, ludique et abondamment illustrée !
La Banque de projets entrepreneuriaux peut aussi vous aider à expérimenter l’entrepreneuriat en classe. Vous y trouverez plus d’une centaine d’exemples de projets inspirants réalisés par des élèves engagés pour lesquels les intervenants scolaires vous livrent tous leurs secrets : les étapes de réalisation, le matériel nécessaire et les résultats obtenus, notamment. Ces ressources en ligne — École branchée et La Fabrique à projets, notamment — peuvent aussi s’avérer utiles dans votre cheminement.
L’intérêt de vos élèves est manifeste ? Le goût de l’entrepreneuriat semble vraiment vouloir se développer sur les bancs de votre école ? Si votre idée commune d’entreprise est remplie de promesses, inscrivez votre projet au volet scolaire du Défi OSEntreprendre, pour lequel la période d’inscription se déroule entre les mois de novembre et mars. Ce grand mouvement québécois fait rayonner les initiatives entrepreneuriales de milliers de personnes annuellement.
C’est justement ce qu’ont fait certaines équipes des classes de Pascal Turcotte dans les dernières années. « Une ancienne élève a lancé son entreprise et été sélectionnée comme lauréate de la catégorie "Secondaire 2e cycle" du volet scolaire de la région de la Montérégie. J’ai également eu la chance d’accompagner des jeunes dont le projet fut de créer un jeu de société. Ils ont poursuivi l’aventure de développement jusqu’à la fin de leur secondaire. Je suis fier de ces participants, de leur créativité et de la passion démontrée dans leur projet respectif. »
D’ailleurs, trois des entreprises lauréates du 25e Gala du Défi OSEntreprendre — Virtuose Technologies, InnovaPlant et Alcyon sel de mer — ont récemment fait parler d’elles au Québec. Le cours « Création de produits innovants », suivi par quatre étudiants en génie de l’Université de Sherbrooke, fut le catalyseur à l’origine de l’une de ces entreprises…
Donner au prochain
L’entrepreneuriat est aussi un moyen de s’engager dans la communauté. « Entreprendre, c’est se mettre en action afin de résoudre un problème ou d’offrir un service aux gens qui en ont besoin. C’est ainsi que nous pouvons amener les élèves à devenir des citoyens qui maîtriseront les compétences du 21e siècle ! », souligne d’ailleurs avec justesse Pascal Turcotte.
L’adage populaire le dit bien : « Ce n’est pas parce qu’on est petit qu’on ne peut pas être grand ! » Que votre cheminement en tant qu’entrepreneur ait débuté par la vente d’une limonade à 1$ sur le coin de la rue n’a guère d’importance. L’essentiel, c’est que, déjà, vous développiez les compétences requises pour, éventuellement, plancher sur une idée d’envergure. Et, peut-être qu’un jour, à votre tour, vous serez l’heureux conférencier qui inspirera le prochain Steve Jobs, Elon Musk ou Pierre Péladeau !
13 octobre 2023, Par Vidéotron Affaires
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