Une question de chance
Rien ne prédestinait Daniel McSween, artiste-peintre, à se lancer en affaires. Aujourd’hui à la tête de quatre boutiques Vidéotron, ce touche-à-tout aime à dire, non sans humour, que son succès tient surtout à la chance.
Ce cinéphile assidu ne prévoyait pas devenir propriétaire du club vidéo qu’il fréquentait chaque semaine avant que son prédécesseur ne lui propose de l’acheter. Daniel McSween s’est lancé les yeux fermés, convaincu du potentiel de son futur commerce et de pouvoir offrir de meilleurs services. Fonceur de nature, il avoue tout de même avoir vécu quelques moments de doute.
«Je ne connaissais pas la business et, en plus, j’achetais le commerce au mois de juin. Je me suis dit que je n’allais pas faire une cenne parce qu’il n’y avait pas un chat dans les magasins à cette période de l’année.»
Les quatre mois d’été se sont finalement avérés lucratifs pour la location de films. «J’ai été plus chanceux que les autres, confirme l’entrepreneur qui reconnaît que son parcours a été ponctué d’essais et erreurs. J’ai appris sur le tas; j’ai parfois pris du recul, mais j’ai plus avancé que reculé.»
PORTRAITS D’ENTREPRENEURS
L’importance de la gestion
S’il n’a cessé de faire prospérer son entreprise, Daniel McSween avoue volontiers que suivre des cours en administration ou en comptabilité lui aurait permis de faire de meilleurs choix opérationnels et des investissements plus pertinents.
Il recommande d’ailleurs aux aspirants chefs d’entreprise d’aller chercher des connaissances en gestion et d’étudier leur marché avant de se lancer.
L’entrepreneur pense également qu’être bien entouré est essentiel pour réussir. «Ma femme a étudié la comptabilité à HEC, explique Daniel McSween. Je lui ai demandé de jeter un œil sur mes chiffres et on s’est aperçu qu’il fallait revoir certaines dépenses.»
C’est grâce à celle qui est devenue sa partenaire d’affaires que le franchisé compte aujourd’hui quatre boutiques Vidéotron. «Si elle n’avait pas été là, je n’aurais pas pu en acheter autant.»
Un sens inné du leadership
Si l’aspect administratif n’est pas sa force, il excelle dans le marketing et le relationnel. «Je suis un gars patient et on me dit que je dégage beaucoup de leadership, explique celui qui compte 38 employés répartis entre ses quatre commerces situés à Vaudreuil, Chambly, Châteauguay et dans le quartier Verdun à Montréal. J’essaie d’arranger les choses et j’essaie d’emmener mon monde avec moi de la bonne façon.»
Et les idées ne manquent pas chez cet ancien artiste-peintre. «Je n’ai jamais appris à bâtir de stratégie, reconnaît le propriétaire. Je regarde, j’analyse ce qui se fait ailleurs, par exemple pour attirer et garder les clients dans les magasins, et je fonce. C’est inné!»
C’est pourquoi il s’est lancé sans hésiter dans la transformation des boutiques. «J’aime ce feeling de magasins de détail, d’être en compétition et de se battre pour grandir et développer son réseau. Je trouvais que c’était une belle occasion.»
Évoluer grâce à la clientèle affaires
Se tourner vers une clientèle d’affaires était alors une évidence pour continuer à faire évoluer la compagnie et ses magasins. «On finit par stagner avec le résidentiel, alors que le réseau d’affaires est exponentiel. Il y a toujours quelque chose à vendre, c’est l’avenir!»
À condition d’offrir un service à la clientèle exemplaire aux petites entreprises, qui n’ont, à son sens, ni les moyens ni le temps d’en perdre, justement. «On offre tous à peu près le même prix, reconnaît l’entrepreneur. Les PME veulent avoir un bon service, elles ont besoin de proximité, et je pense que c’est ce qu’on offre grâce à nos boutiques en région.»
C’est d’ailleurs l’une des priorités de Daniel McSween quand il embauche du personnel. «Je dis toujours à mes gérants et aux superviseurs de servir le client comme si c’était leur propre mère.»
«Je pense que tout le monde aime avoir des services qui fonctionnent, je passe donc beaucoup de temps dans chacune de mes boutiques pour rencontrer les clients et leur poser des questions.»
C’est ce qui lui a valu le surnom de Monsieur Vidéotron. «Les gens savent que Daniel peut arranger ça!»
Mais il rappelle que devenir entrepreneur demande aussi beaucoup de sacrifices et d’heures de travail. «L’important est avant tout d’avoir de la motivation, conclut Daniel McSween. C’est sûr qu’avoir un peu de discipline, c’est mieux, mais je pense que quand tu aimes ce que tu fais, le reste vient tout seul.»
26 juillet 2022, Par Vidéotron Affaires
À lire aussi
Assurer la pérennité de l’entreprise familiale dans une industrie en constante évolution
Mars 2023